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lundi 14 mars 2011


A Dog Day (Un après-midi de chien) - 1976 - Sidney Lumet

Synopsis : "Je veux un hélicoptère pour partir en Algérie ! Vous connaissez l'Algérie hein ?" "Non"

Pour commencer, on peut remarquer l'imbécilité des communicants français des années 70. La traduction du titre du film est aussi laide qu'hors-propos. L'expression "A dog day" en anglais exprime une journée de grosse chaleur, rien à voir avec une journée à caractère canine. Bref, l'important est ailleurs.

Le film de Lumet est très bon à plusieurs niveau. Tout d'abord, il prend le contre-pied de bons nombres de film de braquages de banque. Le scénario tiré d'une histoire (incroyablement) vraie est désopilant. Parfois, on se demande vraiment si ce film n'est pas une mauvaise comédie tellement les situations sont chocantes de stupidité. La transformation de Pacino tout au long du film est impressionnante à voir. Toute la subtilité d'un Pacino s'exprime ici sans fard ni paillette. Il est tout de même intéressant de remarquer l'obsession de Lumet à réaliser des films "sans action". Ses films repose seulement sur la qualité de jeux de ses acteurs (à voir absolument : 12 agry man) et la façon d'amener une histoire qui se résume en trois ligne dans la longueur et avec une vraie intelligence.

La stupidité évoquée précédemment permet au film de porter un jugement pertinent sur l'action des médias et de la police sur la population et les conséquences de ses actes. Le film ne se contente pas non plus d'apporter un jugement moral et bien pensant. Au contraire, il brouille le spectateur afin qu'il se pose lui même les bonnes questions. Est-ce vraiment vrai ? est-ce possible que cela soit aussi simple ? les otages ont ils réellement fait ceci ou cela. A toutes ses questions, la réponse semble être malheureusement oui. Le dispositif cinématographique permet d'amplifier ce trouble notamment en nous montrant de faux préparatifs d'avion et une fausse coopération policière. 

Au delà d'une critique médiatique et policière grossière, Lumet met en lumière deux autres problèmes : le syndrome de Stockholm et la méfiance de l'homosexualité. Cette dernière est peut être un peu grossière et exagérée mais à le mérite d'exister, surtout lorsque l'on pense que le film est sorti en 1976. 

Film intelligent, acteur performant. Bon film. Bien joué Lumet !




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