AU TOP

mercredi 28 septembre 2011

Idioterme (Les idiots)
Lars Von Trier
1998

"L'impression de réalité est étouffante"


Cette maison dans la campagne : un camps de vacances pour cadre ou universitaire trop stressé ? Le film nous le fait croire pour son impression de séminaire, de camps d'étude comportementale pour étudiant en psycho ...


On se rend très vite compte que le jeu d'avère être plus compliqué qu'une critique scientifique ou même une moquerie subversive contre les "vrais" idiots. Leur rencontre est d'ailleurs très symptomatique de la problématique du film. Être dans la pitié, la compassion ... Être dans l'ironie déplacée pour interpeller ... Il me semble que le film se place au delà de logique scientifique ou provocatrice mais dans l'émotion du spectateur, dans la profonde interaction entre le public du film.


L'impression de réalité est étouffante. Le dispositif (caméra porté, interview rétrospective, visibilité de l'outil de création (micro, perche), éclairage naturel), créé dans le film, nous replace toujours entant que spectateur au sens le plus stricte, c'est à dire témoin d'une réalité qui se déroule proche de nous, qui existe "vraiment". Le Dogme95 (paradigme cinématographique) n'est qu'un pretexte provocateur pour justifier l'amour du réel et la sincérité de ces réalisateurs.


Alors quoi. Une question se pose : quel est l'intérêt d'une telle dose de provocation ? Pourquoi aller si loin dans l'émotion ? Il n'existe pas de questions tranchées seulement des hypothèses, un point de vue personnel. Je me lance : le simple fait de réussir à mettre le spectateur dans un tel traumatisme psychique suffit pour comprendre son utilité. Ce cinéma ne cherche pas de réponses mais pose des questions (G.Noé suit la même logique dans "Seul contre tous"). Il nous interroge sur notre condition humaine. Jusqu'au l'homme peut-il aller pour se comprendre, pour répondre à ses propres questions : que fais-je, qui suis-je ? Il me semble donc que le film pose les bases d'une reflexion plus large sur la place de l'Homme, ses agissements et sa quête pour la vérité. Et c'est en cela qu'il s'inscrit dans une forme d'Art engagé, brut, sans concession mais terriblement beau et angoissant.


L'Art peut-il être plus cruelle que l'Homme. Peut-être.


Aucun commentaire: